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CÉSAR FRANCK

disciples, les mêmes amis, les mêmes musiciens, hélas, un peu décimés par la mort, se retrouvaient réunis dans le square qui fait face à la basilique de Sainte-Clotilde pour l’inauguration d’un monument élevé à la mémoire du maître aimé ; mais, cette fois une foule enthousiaste s’était jointe à eux ; cette fois, — à l’exception d’un membre de l’Institut, dont l’inexplicable jalousie poursuivit Franck au delà du tombeau, — tous les gens officiels avaient tenu à figurer aux places d’honneur, le directeur des Beaux-Arts, le directeur du Conservatoire lui-même, y firent des discours très remarqués…

Que s’était-il donc passé de nouveau dans ces quatorze années ? — Tout doucement et sans que nul y ait pris garde, le nom de César Franck, naguère vénéré par quelques croyants seulement, était devenu célèbre.

Alors, cette Administration, ce Conservatoire qui, de son vivant, avaient ignoré, sinon méconnu l’obscur professeur d’orgue, s’empressèrent de se réclamer de lui ; alors, nombre de compositeurs qui auraient cru se compromettre en allant lui demander des conseils, se trouvèrent, comme par enchantement, avoir été ses élèves…

L’Institut, cependant, ne put se faire officiellement représenter à l’inauguration de ce monu-