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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/64

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n’est plus douloureux que cette cruelle cinglée qui mordait en pleine chair vive. J’ai souffert tout un jour et toute une nuit d’un pareil baiser.

La palette marchait tout le temps du bain. Les baigneuses l’avaient à portée de leur main sur une petite planchette. Si les malheureuses cruellement cinglées avaient la fâcheuse inspiration d’obéir à un premier mouvement qui les portait par un saut involontaire hors des atteintes de la férule, la maîtresse leur donnait ou leur faisait donner sur le champ le fouet en règle. C’étaient les fesses qui dans ce cas payaient la fuite involontaire et qui la payaient toujours cher.

Quand c’était la maîtresse qui les fouettait, la coupable devait s’asseoir sur le rebord très étroit de la baignoire. On n’était pas, je vous assure bien assis là dessus. Elle se servait de verges pour cette correction.

La première fois que je lui vis donner le fouet ainsi ce fut à une de ses femmes de chambre, qui avait bien trente ans. Elle avait bondi sous un coup de férule qui