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Elles vont expier leur tendre péché, dans la tenue où elles l’ont commis ; elles doivent être fouettées jusqu’au sang, le châtiment ne devant prendre fin, que lorsque chaque fesse aura purgé la dette, par l’effusion de quelques larmes de sang. Pour que la correction dure plus longtemps, et que le souvenir en soit plus durable, sœur Sévère qui doit l’administrer, s’est munie, sur l’ordre de la mère abbesse, d’un martinet composé d’un manche de bois, auquel sont attachées douze lanières de cuir souples et minces, qui n’entament la peau qu’à la longue, quand elle est échauffée par une sévère fustigation. Les coupables, quand elles subissent le châtiment ensemble, restent souvent une heure sur la sellette, avant d’avoir expié leurs péchés conformément à la règle.

La jeune mère abbesse, après avoir donné ses ordres au bourreau femelle, qui les exécutera à la lettre, vient me retrouver dans la cellule qui donne, par une porte vitrée, dans l’oratoire qui sert de salle de discipline.

Dans l’oratoire, les professes réunies, sont assises dans leurs stalles. Deux d’entre elles, après avoir dépouillé les deux novices de