Page:D - Lèvres de Velours, 1889.djvu/91

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trait enflammé dans les profondeurs de la gaîne, et dès qu’il est maître de la place, il s’y comporte en vaillant soldat, secouant la blonde déesse, comme une simple mortelle ; jouant des reins en dieu, et en dieu des combats qu’il est.

Quand la plaque tournante ramène le couple amoureux, l’action est aux trois quarts consommée. Vulcain, le mari trompé, qui sort de la coulisse, s’avance sournoisement, d’un pied boiteux, le filet tendu, comme un pêcheur qui va jeter l’épervier ; et quand il est sûr de son coup il lance son filet aux mailles serrées, qui se déploie dans l’espace, comme les grandes ailes d’un oiseau géant. Le filet tournoie un moment, puis s’abat brusquement, emprisonnant le couple enlacé, un peu surpris par cette brusque attaque ; mais ils sont vraiment trop près de Cythère, pour s’arrêter en chemin, ils poursuivent imperturbablement leur aimable carrière, achevant leur tendre besogne, sous les yeux du cocu ahuri, et de l’Olympe, qui se tord dans la coulisse, à la vue du spectacle exhilarant.