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Page:D - La Comtesse de Lesbos, 1889.djvu/114

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dans la voie opposée. La tête appuyée sur l’épaule de la princesse, je contemple avec ravissement le voluptueux spectacle que j’ai devant les yeux : les deux amies n’en perdent pas un détail, et les soubrettes ont les yeux braqués sur nous. Ces trois gros derrières, de tous différents, ces trois belles mottes de nuances diverses, ces trois verges factices, maniées en cadence, imitant des engins d’hommes, refoulant les lèvres quand ils rentrent, les ramenant roses et vermeilles quand ils ressortent à moitié, ces gorges palpitantes, les bouches entr’ouvertes, lançant des baisers dans le vide, ces yeux dilatés par l’attente du plaisir, tout cela forme un spectacle enchanteur. Maître Jacques, logé princièrement, fier de son logis somptueux qu’il occupe sans partage, le visite de fond en comble, absolument le maître comme chez lui. Mais c’est trop d’excitation pour les acteurs de cette scène, et bientôt maître Jacques, bien qu’il conduise l’affaire lentement, écrasé dans sa gaîne, y crache son plaisir, le lançant jusqu’au cœur de la vaincue, qui manifeste sa joie en poussant des cris de rage amoureuse, et que, sur leurs fauteuils, les trois belles