Page:D - La Comtesse de Lesbos, 1889.djvu/6

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

compagnée d’une de ses suivantes, qu’on eut prises plutôt pour les dames d’honneur d’une reine, échangeant rarement un salut ou un sourire, quand elle croisait un visage de connaissance ; elle semblait vouloir négliger les quelques relations que son mari s’était créées à Paris dans les premiers mois de leur mariage, qu’ils avaient passés dans la capitale. La vie retirée et mystérieuse que menait la comtesse, sous un pseudonyme significatif, défraya quelque temps la chronique, qui finit par se lasser. Fatigué de rôder autour de l’hôtel, en quête de renseignements hypothétiques, j’avais, moi aussi, renoncé à mes investigations.

Au mois d’Août, je gagnai Trouville, en désœuvré. Le jour de mon arrivée, on s’entretenait sur la plage, d’une intrépide baigneuse, qui faisait trembler les plus audacieux par son mépris du danger. On se montrait une soubrette blonde, qui attendait sur la plage la fin des ébats de sa maîtresse ; je reconnus sans peine une des suivantes ordinaires de la comtesse de Lesbos, que j’avais croisée au Bois. Un mouvement se fit ; les curieux se rapprochaient de la