Page:D - Odor di femina, 1900.djvu/104

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épaules, des grains qu’on écrase en tapant à main plate. Quand on peut surprendre une coupeuse attardée à son sillon, si elle ne se tient pas sur ses gardes pendant qu’elle se dépêche pour arriver au bout, comme elle est penchée et que le renflement inévitable dans cette posture fait lever les jupes, une de ses compagnes, plus hardie que les autres, s’en vient par derrière, sans bruit, et si la vendangeuse attardée ne l’a pas entendue venir, elle lui lance avec force sous les jupes un gros raisin noir, très mûr, qui vient s’écraser sur les fesses de la jeune fille ou de la jeune femme, car nulle n’est épargnée.

Elle pousse presque toujours un cri arraché par la surprise, et par l’impression du contact imprévu. On voit bientôt le jus couler sur les jambes nues, rouge comme du sang pourpre, et on ne manque pas de lui faire des plaisanteries épicées, qu’elle aurait dû mettre ses linges, qu’on reste chez soi, quand on est exposé à des accidents de cette nature, on la traite de malpropre. Il y en a même d’assez osées, qui passent la main sous les jupes, et en retirent les doigts rougis, comme ensanglantés, qu’elles portent à leur nez en faisant des grimaces de dégoût. Généralement les vendangeuses savent à qui elles s’adressent, quelquefois elles tom-