Page:D - Odor di femina, 1900.djvu/107

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— Voilà comment les petites Béarnaises arrangent les grandes salopes de ton espèce, ma fille. J’aurais pardonné à une gamine, mais une grande carcasse comme toi qui s’adresse aux petites, grande lâche, voilà comment on les dresse ; il te fallait une leçon, tu l’as eue, et si tu t’avises de recommencer, j’en ai autant à ton service, ma fille.

Les vendangeuses applaudirent à ce hardi langage. Rose, qui avait tout subi et tout écouté sans mot dire, voyant qu’on l’abandonnait, honteuse d’avoir été abattue et battue par cette intrépide petite brune, s’élança sur la Béarnaise, qui l’attendait de pied ferme, et une bataille allait s’engager, malgré ma présence, car j’avais assisté sans intervenir de l’allée où je me trouvais, à cette lutte épique d’un David femelle, contre un Goliath du même sexe. Je m’interposai, m’intéressant à cette crâne brunette, et ne voulant pas d’ailleurs que ça dégénérât en duel sanglant.

— Rose, ma fille, tu n’as que ce que tu mérites.

— Tu as pris cette jeune fille en traître, mal t’en a valu, tu comptais sur tes muscles, tu as trouvé à qui parler. Reconnais tes torts, et donne-lui la main.

La grande fille hésitait, regardant la Béar-