Page:D - Odor di femina, 1900.djvu/143

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complet, sans essayer de l’induire en tentation, soit en paroles, soit en gestes.

Depuis que m’étais mis à fouiller la nature par tous les bouts, j’avais un peu oublié mon engagement pris à la légère, mais elle eut soin de me le rappeler par une lettre qui vint me réclamer au milieu de mes aimables pratiques et dans laquelle elle me marquait qu’elle m’attendait vers le 20 du courant, dans son château situé sur les bords de la Loire, un vrai voyage pour un méridional.

Les attraits de la charmante baronne Hermine me revinrent en mémoire, je n’étais pas fâché de les revoir de près ; puis je n’étais pas engagé par serment, et je verrais bien si un mois passé dans l’intimité de la jeune veuve m’engagerait à me couvrir de chaînes. Je partis donc pour la Touraine, où j’arrivai au jour fixé. Je fus accueilli comme un indifférent par la châtelaine, qui vivait là au milieu d’un nombreux personnel de serviteurs des deux sexes.

Je retrouvai en arrivant les désirs charnels que m’insufflait le charme piquant de cette jolie brune, grande, élancée, spirituelle jusqu’au bout de ses ongles roses. Deux grands yeux de velours noir, toujours un peu bistrés comme par une fatigue qu’on voudrait avoir causée, un nez droit et pur, qui prenait part à la con-