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Page:D - Odor di femina, 1900.djvu/144

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versation avec ses ailes transparentes toujours en mouvement, une coupe très fine de figure, où l’on devinait la race, un teint mat, des perles fines et serrées, dans un tout petit écrin aux lèvres carminées, si peu fendues, que dans son enfance elle devait avoir eu de la difficulté à sucer un sucre d’orge, des hanches dont la saillie ne doit rien au corset, un corsage timidement garni, mais qu’on devinait naturel à la gymnastique que faisaient les petits seins menus quand elle était essoufflée par une marche précipitée, les jupes qu’on s’étonnait de voir si audacieusement ballonnées, car la nature l’avait abondamment pourvue à l’endroit du séant, qui aurait fait le bonheur d’un de nos joyeux conteurs français qui raffole de ces exubérances, ce dont je suis loin de le blâmer, tout cela faisait de la jolie veuve une épouse très sortable, mais surtout une maîtresse désirable.

Elle me renouvela la bizarre condition de l’épreuve imposée. Je sentis dès la première entrevue qu’il me serait difficile de prendre des acomptes, l’envie de mordre au fruit défendu ne me laissait pas un instant de repos. Elle se suspendait à mon bras, dans la promenade que nous faisions dans le grand parc qui entoure le château, en compagnie de Mirza,