Page:D - Odor di femina, 1900.djvu/147

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perles fines d’un émail éblouissant, rangées dans une grenade coupée, saignante : un joli minois futé, éveillé, éclairé par deux grands yeux bleus longs comme ça, pétillants de malice, ses joues rondes et fraîches, ses lèvres rouges, luisantes, sensuelles, ses beaux cheveux blond cendré, ses épais sourcils noirs, et ses longs cils soyeux qui ombrageaient ses joues, contrastant avec sa perruque blonde, en faisaient un morceau bien appétissant pour un gavé, jugez donc pour un affamé de mon acabit ; et j’aurais volontiers supporté le jeûne imposé par sa maîtresse, si la soubrette avait consenti à m’indemniser par quelques bons soupers fins.

Quand elle passait auprès de moi dans l’ombre d’un corridor, je lui prenais la taille, une taille fine et souple, qui se tordait dans mes bras, lui pinçant les joues, lui mettant un baiser où je pouvais, sur cette figure rose, qui se détournait ; mes lèvres rencontraient toujours un coin, l’œil, la joue, l’oreille, quelquefois la nuque dans les frisons qui voltigeaient, jamais la bouche qui fuyait la mienne, et qu’elle avait le talent de dérober. Elle me glissait entre les doigts comme une anguille, et s’enfuyait comme une biche effarée.

Cependant elle ne paraissait pas trop farou-