Page:D - Odor di femina, 1900.djvu/148

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che, et en dehors de la bouche qu’elle me refusait, se figurant sans doute que la bouche était le dernier retranchement, elle ne se défendait pas trop, et pendant que je l’embrassais dans les coins mal défendus, je me rendais compte d’une main pressante de la quantité des trésors qu’emprisonnait son corsage adorablement bombé et dont la constitution me faisait le plus grand éloge des deux prisonniers.

Le quatrième soir, après avoir baisé le bout des doigts de la baronne, j’attendis, blotti dans le corridor, que la soubrette sonnée, qui était en bas avec les autres serviteurs, passât devant moi, allant déshabiller sa maîtresse. Je l’attrapai au vol, et cette fois je l’embrassai longuement sur la bouche. Était-ce parce qu’il faisait nuit, et qu’elle ne voyait pas ce que je lui faisais, elle ne détourna pas la tête, et je sentis que ses deux lèvres s’appuyaient doucement sur les miennes. Avant de la lâcher je lui dis :

— Je vais t’attendre chez toi.

— Oh ! non, monsieur, madame n’aurait qu’à nous entendre, nous serions dans de jolis draps.

Elle s’échappa, courant à son devoir. Ce non me donnait à penser, mais me semblait vouloir dire qu’elle ne se refuserait pas à venir me retrouver ailleurs. Oui, mais dans ma chambre,