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Page:D - Odor di femina, 1900.djvu/48

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nétrier du village, qui cumulait ces fonctions avec celles de tourneur et de rempailleur de chaises, sur la pelouse éclairée par des lanternes vénitiennes suspendues aux arbres. Des groupes d’hommes et de femmes buvaient du sirop et du vin à la française dont ils raffolent, que j’avais fait préparer sur une table dressée auprès de l’estrade du ménétrier.

Quand j’eus ouvert le bal, je ne vis plus Janine ni son amie, qui avaient quitté la danse, et je me mis en quête des deux fugitives, comptant les retrouver dans les environs, supposant qu’elles s’étaient écartées pour satisfaire à quelque besoin naturel.

Je fis quelques pas dans le bois, m’avançant à pas de loup pour les surprendre en fonctions, mais je ne découvris rien ; elles n’avaient pas dû cependant s’écarter davantage, car plus loin l’obscurité était profonde dans l’épaisseur du bois, à l’exception de quelques éclaircies, traversées par quelques faibles rayons de lune.

Comme j’allais retourner sur mes pas, j’entendis des chuchotements, puis des bruissements comme des lèvres qui se prennent et qui se quittent, dans un échange de baisers, puis le silence, coupé par des soupirs étouffés. Bon, me dis-je, voilà deux amoureux, qui échangent