Page:D - Odor di femina, 1900.djvu/50

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la langue, elle devait mettre le doigt, avait été tellement ravie de l’exquisité de ce baiser onctueux, qu’elle n’avait pu résister au plaisir de faire part à sa bonne amie de l’indicible enchantement que lui avait révélé ma langue raffinée. Le petit goût acide que le doigt ne trouvait pas, leur avait déplu, et elles y avaient remédié par le meilleur moyen, qui est le seul d’ailleurs, en rendant ce coin-là propre et odorant par des bains parfumés.

Je me promettais, maintenant que j’avais surpris leur secret, d’approfondir le mystère, en allant au fond des choses sous les jupes de Marianne, qui aurait bien mauvaise grâce à faire encore la récalcitrante.

L’occasion ne tarda pas à s’offrir. La jeune femme du toucheur de bœufs, qui avait quitté son amie un moment pour aller à la cuisine, me frôla dans le corridor où je la guettais.

— Halte là ! on ne passe pas, lui dis-je, sans acquitter les droits de passage.

— Oh ! laissez-moi, monsieur, on pourrait nous surprendre, et mon mari…

— Votre mari est dans les vignes du Seigneur, et il s’inquiète peu à cette heure de ce que fait sa jolie Marianne. Suivez-moi dans cette pièce, nous pourrons causer librement, à l’abri des curieux.