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Page:D - Odor di femina, 1900.djvu/51

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— Oh ! non, par exemple, je ne vous suivrai pas là.

— Alors, vous préférez, ma chère, que je raconte aux danseurs, que si vous avez quitté le bal avec votre amie Janine, c’était pour roucouler une ballade à deux voix à la lune. Vous ne m’avez pas vu à deux pas de vous, vous étiez trop bien occupées toutes deux à un joli badinage, dans lequel on n’a guère de distraction.

La pauvre femme, atterrée par cette révélation brutale, se serrait tremblante contre moi ; elle me suivit docile et domptée dans la pièce d’à côté, qui donnait sur la cour éclairée, et qui recevait du dehors une vague lueur. Je poussai le verrou en cas d’alerte.

Elle avait la tête sur mon épaule, je l’embrassai sur la bouche qui s’ouvrit, baisant les jolies dents nacrées, qui s’écartèrent, laissant passer ma langue, qui vint saluer la sienne. Je la sentais toute troublée, sa gorge libre de corset, palpitait soulevant la toile, elle tremblait de tout son corps. Je l’assis sur un fauteuil, le derrière sur le bord, et m’agenouillant devant elle, je vins renouveler, le nez sous les jupes, dans le séjour encore humide de sa dernière émotion, d’où s’exhalait une fine odeur révélatrice, le divertissement dont venait de la ré-