Page:D - Odor di femina, 1900.djvu/59

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ne fait pas l’affaire, la couvre de ses vêtements, aveuglant l’ouvrière, cambre ses reins pour lui mettre l’embouchure sur les lèvres, et de ses deux mains par-dessus la robe, elle prend la tête rebelle, la tourne et la retourne, jusqu’à ce qu’elle l’ait mise en face de l’ouvrage, car je la vois la maintenir ainsi, comme satisfaite de ce qui lui arrive. En effet elle reste immobile, les yeux au ciel, comme dans l’attente du Messie, qui arriva sans doute, car la croupe se met à onduler dans un roulement voluptueux, qui se termina par une modulation soupirée presque à haute voix.

Elle se retire enfin, démasquant son amie, qui a des moustaches d’écume, qu’elle essuie avec son mouchoir. Marianne est rouge jusqu’aux oreilles, et semble couverte de confusion.

— Mais qu’as-tu donc mangé aujourd’hui ? Tu es toute chose, tu as l’air d’être honteuse, comme si on nous voyait. Tu n’es pas ainsi chez toi.

— On aurait pu nous surprendre.

— Bah ! nous surprendre. Comme tu deviens poltronne, Marianette ! Tu n’as jamais redouté qu’on nous surprît chez toi.

Je restai encore un moment à mon poste d’observation, mais je compris à leur conver-