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sa casquette. Il avait conscience d’être à un moment décisif de sa vie. Il fut saisi par l’importance du personnage qui s’avançait.

M. Mercier n’eut aucune peine à expliquer son retard. Il l’attribua à une vente sur folle enchère, compliquée de « purge ». Lecouvreur hochait la tête avec gravité. Il devait, pensa-t-il, s’agir d’une maladie.

Ils traversèrent la rue, M. Mercier et Lecouvreur côte à côte, Louise suivant avec son fils Maurice. M. Mercier ouvrit la porte de l’hôtel ; cérémonieusement il introduisit Louise Lecouvreur qui, un feu aux joues, se tenait derrière son mari.

Philippe Goutay, au comptoir, rinçait des verres. On fit les présentations. Mme Goutay apparut sur le seuil de la cuisine. Elle s’excusa d’être surprise en souillon.

— J’étais après la vaisselle, dit-elle. Je cours changer de tablier et je vous suis.

La visite de l’hôtel commença. On accédait au premier étage par un escalier étroit et raide qui se coudait à mi-chemin pour ménager la percée d’une fenêtre. Sur le palier s’ouvrait un couloir desservant les chambres. La lumière arrivait d’une petite cour intérieure que le groupe franchit sur une