dans l’escalier ; la porte s’ouvre. M. Adrien entre, accompagné de son visiteur et les deux hommes s’accoudent au comptoir.
Adrien frappe dans ses mains : « Patron ! » regarde son ami.
— Qu’est-ce que vous boirez ?
— Un curaçao.
— Je vais prendre une douceur, moi aussi. Une anisette, patron !
Tout en tricotant, Louise observe son locataire. Il porte un veston qui lui moule la taille, un pantalon avec un pli au fer ; une chemise et des manchettes de toile fine ; un feutre. Il est chaussé d’escarpins.
Adrien a saisi son verre entre le pouce et l’index ; le petit doigt en l’air, il sirote son anisette. Il se reluque dans la glace, lance un coup d’œil furtif sur les manilleurs. Il a des yeux vert pâle à fleur de tête, des sourcils blonds. Son regard rencontre celui de Louise qui baisse les paupières.
Il tire un mouchoir de soie et le presse sur ses lèvres. Il sourit.
— On n’est pas en retard, Jacques ?
Son ami consulte sa « montre-bracelet », secoue la tête.