Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/36

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haut, vivaient en ménage, mais elle était devenue moins sévère. Renée ne lui déplaisait pas parce qu’elle entretenait soigneusement sa chambre.

— Je veux bien vous prendre, dit-elle. Nous donnons 250 par mois, nourrie, blanchie, plus le pourboire des locataires… Pour le travail, vous vous y ferez vite avec un peu de tête. Je ne demande pas l’impossible.

Renée n’entendait plus. Elle songeait, ce soir, à la surprise de Trimault. Elle se jetterait à son cou. Non ! elle attendrait son baiser. Elle lui dirait : « Devine ! » et déjà elle imaginait sa curiosité. C’est qu’il n’était pas facile à satisfaire ! Enfin, elle ne pourrait pas longtemps lui cacher la surprise, elle finirait par avouer…

Louise la tira de son rêve :

— Vous commencez tout de suite, hein ? Je monte avec vous dans les chambres… Prenez le balai, et le seau. Pour aujourd’hui, je vous prêterai un vieux tablier.

À midi, Renée déjeuna à la table des Lecouvreur. Des clients s’en étonnèrent.

— C’est votre bonne, madame la patronne ? Vous en avez de la chance, vous n’avez pas été loin pour la trouver.