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VI


Le père Louis, Mimar et Marius Pluche, étaient grands joueurs de cartes. D’interminables manilles servaient de prétexte pour boire. Pluche montrait de la hardiesse dans le choix des consommations. Tandis qu’on distribuait les cartes, il inspectait du regard les bouteilles alignées derrière le comptoir. Les nouvelles étiquettes allumaient dans ses yeux des convoitises d’enfant. Il déchiffrait : chambéry-fraisette.

— Hé, Mimar ! Tu paies un chambéry-fraisette ?

Mimar, entêté dans ses habitudes, grommelait :

— Les nouveautés, ça ne me dit rien. Moi, j’en reste au pernod.

Il inscrivait les gains sur une ardoise, et, chaque fois qu’il avait fini ses additions, avec