Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais il s’en foutait ! Une odeur de femme, douceâtre, le grisait ; des images obscènes lui brouillaient les yeux, une bouffée de sang lui montait au visage, et, ouvrant sa chemise, il découvrait son cou solide de porteur. « Malheureux au jeu, heureux en amour, » pensait-il.

La petite Volovicht s’est laissée séduire. Son époux est absent aujourd’hui, elle a donné à Mimar un rendez-vous. L’oreille collée à la porte, elle l’attend.

Il est dix heures. Mimar, en pantoufles, se glisse silencieusement dans le couloir (faut se méfier des curieux ici). Arrivé devant le No 3, il toussote. La porte s’ouvre.

Le 3, ça lui rappelle une autre aventure. Cette fois-là, sa maîtresse était une poissonnière, rouge et soufflée ; l’inverse d’aujourd’hui, la Volovicht est plate comme une punaise. Mimar s’assied.

— Cette garce de Renée, grogne-t-il. Elle faisait celle qui balaie. J’ai dû m’enfermer aux water pour la dépister… Le jour où je pourrai la faire foutre dehors ! (Renée a toujours repoussé ses avances.)

— Bois un coup en attendant, répond Mme Volovicht.