Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/71

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fermaient une à une. Des copains de Trimault s’offraient pour la consoler mais elle ne les écoutait pas. Elle monta le faubourg du Temple, revint sur ses pas, suivit le quai désert. Il pleuvait. Elle grelottait et se sentait mourir de tristesse. Elle rentra dans sa chambre et attendit son amant jusqu’au jour.

À sept heures, un homme vint la demander. Trimault était envoyé en province pour un travail urgent. Il réclamait sa valise.

— En aura-t-y pour longtemps ? demanda Renée.

— Je ne sais pas, répondit l’homme. Grouillez-vous.

Elle prépara la valise. Ses mains se crispaient sur les vêtements. Elle respirait l’odeur de Trimault, elle le voyait dans ce costume… Quand elle eut achevé elle murmura :

— Dites-lui… qu’il peut revenir.

Puis, sans force, elle tomba sur le lit.

À quelques jours de là, dans le couloir, Renée croisa Saquet, un jeune ouvrier mécanicien.

— Alors, ma petite Renée, vous voilà