Page:Dablon - Le Verger, 1943.djvu/103

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correspondance secrète avec une jeune fille qui n’est pas votre fiancée ?

— Qu’y a-t-il de mal là-dedans ?

— Il n’y a peut-être rien de mal en effet. Mais vous m’avez enlevé tout moyen de m’en rendre compte.

Jacques ne sourcillait pas.

— Je ne sais pas ce qui se passe, Jacques, depuis quelques semaines. Jusqu’ici, vous vous étiez plutôt bien fait venir de vos maîtres. Je veux prendre votre parole et croire à l’honnêteté de votre commerce épistolaire. Mais vous avez manqué à un article important du règlement.

— Un article stupide ! repartit le jeune homme qui se renfrognait. Le collège n’est pas un jardin de l’enfance.

— Il faut un minimum d’ordre. Le Père Préfet n’a pas le temps de soumettre à l’éprouvette les relations qu’entretiennent les pensionnaires avec des jeunes filles. Ne méritez-vous pas une punition ? J’hésite… Que dira votre petit frère ? Il a beaucoup d’admiration pour vous. Et le congé du mois, la semaine prochaine ; votre mère ne s’est-elle pas annoncée ?

C’était vieux jeu ; le Père Préfet ne l’attendrirait pas.

— Au surplus, il y a les externes que vous auriez pu compromettre dans cette aventure. Je présume que vos lettres ne restent pas sans réponse.

Jacques ne niait rien.

— Vous direz à votre complice d’être plus prudent à l’avenir. Je vous donne l’autorisation d’écrire