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Chapitre XVI

SEPTEMBRE


Le train était garé et respirait sans effort avant la course.

À dix heures moins le quart, on ouvrit les barrières, et une foule d’amis et de parents s’approcha du wagon-lit 233 scellé au cœur du convoi. Les trois missionnaires qui partent ce soir pour la Chine ont retenu leur lit dans le wagon 233. Ils n’en finissent plus de serrer la main à droite et à gauche. Ne pourrait-on leur concéder quelques minutes d’intimité avec leurs proches ?

Trois groupes se forment près du train.

Les parents du Père Jacques Richard sont là. Il ne manque que le père. Mais Jacques a hérité, en vieillissant, les traits et jusqu’aux allures de son père. Le Verger est là : Monique, redevenue la sœur aînée pour un soir ; Paule, toute raide, avec son mari Pierre Morand. Guy, voûté, oublie dans son émotion le mégot qui lui grille les lèvres ; et derrière un pilier de la marquise, ses gros doigts noués dans le dos,