Page:Dacre - Zofloya, tome 2.djvu/36

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moi, je vous prie, conserver seulement l’estime que je croyais vous devoir.

— Malheureux aventurier, s’écria-t-elle, que le ciel te maudisse. La honte que tu me fais éprouver rejaillira sur toi, sois-en bien sûr.

— Femme dégradée, laissez-moi fuir votre présence : je vais quitter cette demeure qui m’est devenue odieuse par un aveu si criminel ; je préfère errer à la merci du sort, plutôt que de demeurer l’objet de votre indigne amour.

En parlant ainsi, Leonardo s’enfuit, laissant la femme déhontée au lieu où il avait été interrompu dans ses douces réflexions, par l’aveu du crime. Il eût de même quitté la maison de son bienfaiteur, si le souvenir d’Amamia ne lui eût laissé