Page:Dacre - Zofloya, tome 2.djvu/64

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voici poussé dans le désert de la société, où, ni ami, ni main secourable ne se présentera peut-être plus pour me donner ma nourriture ! ô ma mère, ma mère ! tout cela vient de toi ! c’est à toi que je dois un pareil concours de douleurs… !

Ensuite Leonardo se représentait la destinée plus que probable de cette mère coupable, et la manière dont son père avait enduré sa perte ; la situation de sa sœur… puis, mille souvenirs déchirans remplissaient son esprit. Le désir de revoir les lieux de son enfance l’occupait aussi, mais sans lui en laisser l’espoir. Et pourquoi pas, se demandait-il. Aujourd’hui que je dois être entièrement changé, à force d’avoir été exposé aux injures de l’air, et vêtu comme le paysan le plus grossier,