Page:Dacre - Zofloya, tome 2.djvu/92

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croyait son amie, il était prudent de paraître ne s’apercevoir de rien ; aussi poussa-t-elle la politique au point de laisser une sorte de liberté à son amant, afin qu’il tombât de lui-même dans le piège, et fût dupe de son artifice.

Enfin Thérèse ayant réussi à séduire le jeune homme, dont le regard et le langage devenaient une preuve certaine de sa passion, elle chercha le moyen de l’attirer chez elle. Léonardo, quoique très-susceptible sous bien des rapports, n’était pas si pointilleux, lorsqu’il s’agissait d’une infidélité en amour. Habitué dès l’enfance à voir tout plier sous ses désirs, et son amour-propre se trouvant flatté, en ce moment, d’inspirer de la tendresse à une jeune et aimable femme, il ne crut pas devoir se gê-