Page:Dacre - Zofloya, tome 3.djvu/103

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trompeuse de sa femme ; il croyait que les soins continuels qu’elle paraissait prendre de lui, le sauveraient, et que la mort n’oserait l’arracher à une créature bien aimée, dont il recevait tout son bonheur : son amour lui semblait une égide, au travers de laquelle ses flèches ne pouvaient passer. Toutes les sensations de ce cœur malade battaient encore du même amour, et quand il la vit s’approcher, il quitta le bras de son frère, au risque de tomber, et s’avança vers elle, en posant vite la main sur son épaule, et disant d’une voix éteinte :

» L’espoir de te rencontrer, ma Victoria, a pu seul m’amener si loin ; mais je n’en puis plus, fais-moi asseoir quelque part un instant. »

» Cher Comte, pourriez-vous faire quelques pas de plus, dit-elle, en le