Page:Dacre - Zofloya, tome 3.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le cerveau : elle craignit d’avoir mis une trop forte dose dans le verre, et que cela ne lui fît manquer son coup. Cependant ses craintes s’évanouirent, la couleur revint à Bérenza, et il ne parut plus rien sentir. L’enjouement le plus vif continua jusqu’à la fin du souper, et il ne se sépara que bien avant dans la nuit.

À compter de ce jour, Victoria ne manqua pas de donner à son époux une boisson empoisonnée, et celui-ci ne se doutait nullement de la cause des douleurs passagères qu’il ressentait. Quelquefois, elle insinuait le poison dans un fruit avec la pointe d’un couteau qu’elle portait sur elle à ce dessein, et elle lui présentait ce fruit avec le même couteau. Le pauvre Bérenza, par ce moyen, s’aidait lui-même à mourir.