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Page:Dacre - Zofloya, tome 4.djvu/18

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l’informant que Lilla était dans son tombeau ; mais cette joie cruelle n’était qu’un délire, une confusion dont le repos était bien loin ! une certaine frénésie s’empara d’elle, et la fit courir en insensée, sans savoir où elle allait ; quoique rendue de fatigue, elle n’osait demeurer dans ces sombres solitudes, et craignait même de tourner la tête, pensant que l’ombre de Lilla la poursuivait. Elle la voyait encore rouler dans le précipice… elle entendait ses gémissemens… ses beaux cheveux teints de sang, ses membres déchirés étaient devant elle… et le cri, grâce, grâce, raisonnait autour d’elle, comme si mille échos l’eussent répété. Voilà ce que Victoria retirait de l’atrocité monstrueuse à laquelle elle venait de se livrer.