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pas absolument exacte ; elle a, en tout cas, attiré l’attention du gouverneur qui s’est’ efforcé de limiter l’entrée des alcools.

Depuis 1890 jusqu’à 1899, le mouvement commercial n’a cessé d’augmenter au Dahomey. Deux considérations s’imposent à cet égard.

La première, c’est qu’en raison des difficultés actuelles de transport, le commerce n’étend réellement son action que sur une bande de terrain de so kilomètres de largeur sur 100 kilomètres environ de profondeur, soit sur 5.000 kilomètres carrés, et que le mouvement commercial annuel sur cette zone est cependant de 25 millions en moyenne.

La seconde, c’est que l’ouverture d’une voie ferrée permettra certainement aux trafiquants d’étendre leur action sur un territoire de 18.000 kilomètres carrés, aussi riche et aussi peuplé que le littoral.

L’avenir du Dahomey apparaît donc des plus brillants. Dès à présent, non seulement cette jeune colonie ne demande aucune subvention à la métropole, mais déjà son budget se solde annuellement avec d’importantes recettes donnant un excédent d’environ 800.000 francs. Aussi la voie ferrée dont il vient d’être question est-elle à l’étude et le relevé topographique d’un tracé a déjà été fait par une mission spéciale sous les ordres du commandant de génie Guyon. D’après ses instructions, cette mission avait étudié le tracé en ligne droite jusqu’à Atcheribé, c’est-à-dire sur une étendue de 180 kilomètres. La colonie a décidé d’exécuter elle-même le premier tronçon de 180 kilomètres sur ses propres ressources. L’objectif de la ligne nouvelle qui partira de Cotonou serait d’atteindre plus tard le bief moyen du Niger au-dessus de Ilo.

En attendant la création de cette voie ferrée qui ne modifiera pas seulement la situation du Dahomey, mais celle de toute l’Afrique occidentale, les administrateurs et commandants de cercle se sont préoccupés de faire tracer un peu dans toutes les directions des chemins d’environ, cinq mètres de largeur, dont le réseau puisse assurer de faciles communications.

Les rivières du Dahomey, l’Ouémé, le So, le Kouffo, le Mono sont également utilisées par le commerce. C’est à elles d’ailleurs que Porto-Novo, Cotonou, Grand Popo doivent leur importance.

Les travaux du chemin de fer ont dû commencer en mai 1900.


Collection L. Geisler - Photogravure et Typographic des Papeteries des Châtelles, par Raon-l'Étape (Vosges).