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est : pouv it-ta : kiési-ta ; et pour il-ta : sil-ta, isil-ta, ou isi-ta. Le verbe à l’honorifique se conjugue suivant la règle générale, à l’affirmatif, à l’éventuel, à l’interrogatif, au causatif, etc…

Le verbe causatif se forme en ajoutant hă-ta, faire, au participe verbal futur. Ex. : hăké-hăta, faire faire (litt. faire que fera) ; tsa-ta, dormir, tsaké-hăta, faire dormir (litt. faire que dormira).

Le verbe motivant indique le motif, le pourquoi de ce qui va suivre. Il répond à notre verbe actif conjugué avec la préposition parce que. Il se forme en ajoutant au radical la terminaison nitka, et aux participes verbaux, la terminaison si-nitka. Ex. : hă-nitka, parce que je fais, hăiŏt-si-nitka, parce que j’ai fait, hăkét-si-nitka, parce que je ferai. On peut employer aussi l’expression suivante : hă-nănkoro, hăiŏt-nănkoro, hăkét-nănkoro, qui a le même sens. — Arrêtons-nous une minute analyser cette dernière forme, qui nous donne une idée claire de la manière dont procèdent les langues agglutinatives. Nous avons d’abord le verbe aux trois temps primitifs : le présent, représenté par le radical ; le passé et le futur, représentés par les participes verbaux. En ajoutant năn, on obtient des participes présents qui signifient : être actuellement ayant fait, être actuellement faisant, être actuellement devant faire. La particule ko implique le sens d’affirmation : oui, vraiment. Enfin on surajoute au tout la terminaison ro du cas instrumental, lequel signifie : par, au moyen de : hăkét-nănkoro, parce que je ferai, parce que tu feras, etc., signifie donc littéralement : par le vraiment être devant faire.

Il y a encore quelques autres formes de conjugaison indiquant différentes nuances de signification. Celles qui précèdent sont les plus usitées, et donnent une idée suffisante du génie propre de la langue coréenne.

Les terminaisons verbales que nous avons énumérées jusqu’ici, sont souvent modifiées ou remplacées par d’autres terminaisons que l’on peut rapporter à trois classes différentes. — 1o Les terminaisons honorifiques. Le Coréen qui adresse la parole à un autre changera ou modifiera la terminaison du verbe, suivant que l’individu à qui il parle est son supérieur, son égal, ou son inférieur. De plus, il aura des nuances différentes pour le supérieur plus ou moins élevé en dignité, pour l’égal qu’il ne connaît pas ou qu’il connaît avec plus ou moins d’intimité, pour l’inférieur qu’il traite avec amitié, avec indifférence ou avec mépris. Enfin, s’il parle d’une tierce personne, son langage devra indiquer si elle est supérieure, ou égale, ou inférieure à son interlocuteur.