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cédés par la Chine en novembre 1860. — Les autres limites sont : à l’ouest et au sud-ouest, la mer Jaune ; à l’est, la mer du Japon ; et au sud-est, le détroit de Corée, d’une largeur moyenne de vingt-cinq lieues, qui sépare la presqu’île coréenne des îles Japonaises.

Le nom de Corée vient du mot chinois Kao-li, que les Coréens prononcent Kô-rie et les Japonais Kô-raï. C’était le nom du royaume sous la dynastie précédente ; mais la dynastie actuelle, qui date de l’année im-sin, 1392 de notre ère, changea ce nom et adopta la dénomination de Tsio-sien (Tchao-sien), qui est aujourd’hui le nom officiel du pays. La signification même du mot Tsio-sien, sérénité du matin, montre que ce nom vient des Chinois, pour qui la Corée est, en effet, le pays du matin. Quelquefois aussi, dans les livres chinois, la Corée est désignée par le mot Tong-koué, royaume de l’Orient. Les Tartares Mandchoux la nomment Sol-ho.

Cette contrée, inconnue en Europe avant le xvie siècle, figure comme une île dans les premières cartes hollandaises. Vers la fin du xviie siècle, l’empereur chinois Kang-hi essaya vainement d’obtenir du roi de Corée les documents géographiques nécessaires pour compléter la grande carte de l’empire, à laquelle travaillaient alors les missionnaires de Péking. Ses ambassadeurs furent reçus avec la pompe voulue ; on leur prodigua les protestations et les offres de services, mais ils ne rapportèrent en réalité qu’un plan très-incomplet qu’ils avaient vu dans le palais du roi, à Séoul. Ce fut d’après cette carte, et les données nécessairement imparfaites des livres chinois, que le P. Régis et ses collègues tracèrent la description de la Corée que l’on trouve dans l’atlas de Duhalde, et que les livres postérieurs se sont contentés d’abréger ou de reproduire.

En 1845, le vénérable martyr André Kim, prêtre coréen, copia lui-même une carte, sur les plans officiels conservés dans les archives du gouvernement à Séoul. Celle que nous donnons en tête de cet ouvrage a été dressée, pour le littoral, d’après les cartes du dépôt de la marine, et pour l’intérieur du pays, d’après une carte indigène assez récente, traduite par Mgr Ridel, vicaire apostolique de Corée.

La Corée est un pays de montagnes. Une grande chaîne, partant des Chan-yan-alin dans la Mandchourie, se dirige du nord au sud, en suivant le rivage de l’est dont elle détermine les contours, et les ramifications de cette chaîne couvrent le pays presque tout entier. « En quelque lieu que vous posiez le pied,