Aller au contenu

Page:Dallet - Histoire de l'Église de Corée, volume 1.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

écrivait un missionnaire, vous ne voyez que des montagnes. Presque partout, vous semblez être emprisonné entre les rochers, resserré entre les flancs de collines, tantôt nues, tantôt couvertes de pins sauvages, tantôt embarrassées de broussailles ou couronnées de forêts. Tout d’abord, vous n’apercevez aucune issue ; mais cherchez bien, et vous finirez par découvrir les traces de quelque étroit sentier, qui, après une marche plus ou moins longue et toujours pénible, vous conduira sur un sommet d’où vous découvrirez l’horizon le plus accidenté. Vous avez quelquefois, du haut d’un navire, contemplé la mer, alors qu’une forte brise soulève les flots en une infinité de petits monticules aux formes variées. C’est en petit le spectacle qui s’offre ici à vos regards. Vous apercevez dans toutes les directions des milliers de pics aux pointes aiguës, d’énormes cônes arrondis, des rochers inaccessibles, et plus loin, aux limites de l’horizon, d’autres montagnes plus hautes encore, et c’est ainsi dans presque tout le pays. La seule exception est un district qui s’avance dans la mer de l’Ouest, et se nomme la plaine du Naï-po. Mais par ce mot de plaine, n’allez pas entendre une surface unie et étendue comme nos belles plaines de France, c’est simplement un endroit où les montagnes sont beaucoup moins hautes, et beaucoup plus espacées que dans le reste du royaume. Les vallées plus larges laissent un plus grand espace pour la culture du riz. Le sol, d’ailleurs fertile, y est coupé d’un grand nombre de canaux, et ses produits sont si abondants que le Naï-po est appelé le grenier de la capitale. »

Les forêts sont nombreuses en Corée, mais c’est dans les provinces septentrionales que l’on trouve les plus belles. Les bois de construction de différentes espèces y abondent, les pins et sapins surtout. Ces derniers étant les plus employés, parce qu’ils sont très-faciles à travailler, le gouvernement veille à leur conservation, et afin que chaque village ait toujours à sa portée les arbres nécessaires, les mandarins sont chargés d’en surveiller l’exploitation, et d’empêcher qu’on n’en coupe un trop grand nombre à la fois.

Il semble certain que les montagnes recèlent des mines abondantes d’or, d’argent et de cuivre. On assure qu’en beaucoup d’endroits, dans les provinces septentrionales surtout, il suffit de remuer un peu la terre pour rencontrer l’or, et qu’il se trouve en paillettes dans le sable de certaines rivières. Mais l’exploitation des mines est défendue par la loi sous des peines si sévères, que l’on n’ose pas le ramasser, parce qu’il serait à peu près impos-