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maux domestiques sont généralement d’une race inférieure. Les chevaux quoique très-petits, sont assez vigoureux. Les bœufs sont de taille ordinaire. Il y a énormément de porcs et de chiens, mais ces derniers sont peureux à l’excès, et ne servent guère que comme viande de boucherie. On assure que la chair du chien est très-délicate ; quoi qu’il en soit, c’est en Corée un mets des plus distingués. Le gouvernement défend d’élever des moutons et des chèvres ; le roi seul a ce privilège. Les moutons lui servent pour les sacrifices des ancêtres ; les chèvres sont réservées pour les sacrifices à Confucius.

Il est impossible de parler du règne animal en Corée sans mentionner les insectes et la vermine de toute espèce, poux, puces, punaises, cancrelats, etc…, qui, pendant l’été surtout, rendent si pénible aux étrangers le séjour dans ce pays. Tous les missionnaires s’accordent à y voir une véritable plaie d’Égypte. En certaines localités, il est physiquement impossible de dormir à l’intérieur des maisons pendant les chaleurs, à cause des cancrelats, et les habitants préfèrent coucher au grand air, malgré le voisinage des tigres. Le cancrelat ronge la superficie de la peau, et y fait une plaie plus gênante et plus longue à guérir qu’une écorchure ordinaire. Ces animaux, beaucoup plus gros que les hannetons, se multiplient avec une rapidité prodigieuse, et le proverbe coréen dit : Quand une femelle de cancrelat ne fait que quatre-vingt-dix-neuf petits en une nuit, elle a perdu son temps.

Le climat de la Corée est assez sain, mais l’eau, insipide partout, est, dans plusieurs provinces, la cause d’une foule de maladies. Le plus généralement, ce sont des fièvres intermittentes qui durent plusieurs années. Quelquefois, comme dans la province de Kieng-sang, l’une des plus fertiles, l’eau cause des scrofules, des accidents nerveux, l’enflure démesurée d’une des jambes, rarement des deux à la fois. Dans certains districts de cette même province, elle produit une vieillesse prématurée ; les dents tombent, les jambes s’affaiblissent, les ongles des doigts se décharnent et arrivent à couvrir presque toute la première phalange. Les Coréens nomment cette maladie southo, c’est-à-dire mal causé par l’eau et le terrain ; en ce sens que l’eau agit non-seulement d’une manière directe comme boisson, mais aussi en rendant malsains et dangereux les fruits et légumes qui ailleurs sont utiles ou au moins inoffensifs.

Certaines maladies sont en Corée de véritables fléaux, entre autres la petite vérole. Il n’y a peut-être pas dans tout le pays