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Le lendemain, le martyr eut la tête tranchée au lieu ordinaire des exécutions. Il était âgé de vingt-deux ans.

Un des compagnons de Charles Ni fut le catéchiste Son Kieng-ioun-i. D’une famille honnête de la capitale, il se convertit dès avant l’entrée du prêtre. Ayant été ensuite établi catéchiste, il s’acquitta de ses fonctions avec beaucoup d’assiduité et de zèle. Il avait acheté une énorme maison, dont le devant était disposé en cabaret, et où il vendait du vin à quantité de païens. Efficacement protégé par ces dehors bruyants, il réunissait à l’arrière un très-grand nombre de chrétiens pour les instruire et les exhorter. Dénoncé, dès le commencement de la persécution, il prit d’abord la fuite ; mais toute sa famille ayant été saisie à sa place, il crut devoir se livrer lui-même pour les faire relâcher. Il eut, dit-on, à souffrir des tortures affreuses, mais, soutenu de la grâce, il sortit victorieux de toutes les épreuves, et reçut la couronne à l’âge de quarante-deux ans.

Simon Kim Païk-sim-i, né, lui aussi, d’une famille honnête de la capitale, montra le même courage et la même persévérance. Ayant été quelque temps serviteur dans une maison que le prêtre habitait, il sut profiter de cette heureuse occasion pour s’affermir dans la foi, et s’exercer à la pratique des vertus. Recherché dès le printemps de 1801, il se sauva et resta longtemps caché, puis ayant appris que son père était retenu captif comme caution, il alla se présenter de lui-même, et confessa hardiment Jésus-Christ. Le juge qui avait reçu secrètement de l’argent pour le relâcher, l’envoya passer trois jours dans sa famille, pensant par là ébranler sa constance. Quand Simon revint, il lui dit : « Eh ! bien, as-tu changé maintenant ? — Oui, répondit le confesseur. — Très-bien, reprit le juge ; désormais donc, tu ne suivras plus cette mauvaise secte. — J’ai bien changé, repartit Simon, mais c’est en prenant une résolution ferme de pratiquer mieux que par le passé, en me convertissant plus complètement à la loi de Dieu. » Le juge fut stupéfait de cette réponse, et Simon, ne voulant entendre parler d’aucune concession, même la plus légère, fut condamné à mort et exécuté avec les précédents.

Le quatrième de ces généreux confesseurs fut Antoine Hong, plus connu sous le nom d’An-tang. Nous n’avons pu retrouver aucun détail sur le lieu de son origine, sur sa parenté, ni sur les circonstances de sa vie. On sait seulement qu’il habita, pendant quelque temps, la maison voisine du palais, et eut de fréquents rapports avec le P. Tsiou.

Venait ensuite une femme chrétienne nommée Sie-rai. La prin-