Page:Dallet - Histoire de l'Église de Corée, volume 1.djvu/477

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Dieu, qui est notre unique appui. Nous espérons de la vertu et du zèle des pères, que les paroles du salut nous parviendront avec la rapidité de l’étoile filante, et nous rendront à tous la vie. Si l’on réparait la boutique qui était près de la porte d’une des maisons que les Européens ont à Péking, il nous serait plus aisé de communiquer avec l’église de Péking. Nous demandons humblement qu’on veuille bien nous procurer cette commodité.

« L’année sin-iou (1801), après que le prêtre et un grand nombre de chrétiens eurent été mis à mort, notre gouvernement en informa l’empereur de Chine. L’église de Péking en aura sans doute appris quelque chose. Depuis ce temps, il est arrivé plusieurs fois que quelques-uns de nos compatriotes, feignant d’être chrétiens, sont allés pour espionner. Ce sont des apostats, des traîtres à la religion, qui prétendent par ce moyen faire preuve de loyauté, pour obtenir quelque récompense. Nous espérons que vous aurez découvert leur malice, et que vous n’en aurez pas été dupes. Si la communication entre vous et nous est entravée, ne serait-il pas à propos de convenir d’une maison chrétienne de la ville, dans laquelle serait le rendez-vous ?

« Notre roi est très-grièvement malade ; la vie semble être usée en lui, et les remèdes n’ont aucun effet. Nous prions notre propre église (l’église de Péking) de demander à Dieu qu’il le protège et lui rende la santé.

« En écrivant au Souverain-Pontife, nous avons grandement passé les bornes de notre condition. Forcés par les circonstances fâcheuses où nous nous trouvons, nous n’avons pu faire autrement. Nous vous prions de traduire notre lettre et de la lui faire parvenir. C’est un léger témoignage de l’affection que, dans notre petitesse, nous présentons à celui qui sur la terre est le vicaire de Dieu et la cause de notre bonheur. Nous souhaitons que notre affaire lui soit communiquée et fidèlement détaillée, dans l’espoir qu’il sera touché de compassion pour nous.

« Nous aurions encore à dire une infinité de choses que nous ne pouvons mettre sur la soie. Le porteur pourra, jusqu’à un certain point, y suppléer.

« Nous vous supplions de penser à nous, de prendre au plus tôt un parti, et de nous donner votre bénédiction, par le saint nom de Dieu et les mérites de la Rédemption. Ainsi soit-il.

« Le 3 de la onzième lune de l’année sin-ou (18 décembre 1811). Dans leur lettre au pape, les néophytes exposent leur triste situation, et sollicitent des secours spirituels, d’une manière plus énergique encore.