Aller au contenu

Page:Dallet - Histoire de l'Église de Corée, volume 2.djvu/473

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Immédiatement le gouvernement chinois entama des négociations. Après la prise des forts de Takou, les ambassadeurs alliés étaient remontés jusqu’à Tien-tsin. Ils y trouvèrent des commissaires impériaux qui les amusèrent quelques jours, en acceptant toutes les conditions et faisant toutes les promesses possibles. À leur tête était Kouei-liang, le même qui avait signé le traité de 1858. Les conférences s’étaient terminées le 7 septembre, et Ton arrêta qu’une escorte d’honneur accompagnerait les plénipotentiaires à Péking pour la signature définitive du traité. En conséquence, mille Anglais et trois cents Français furent désignés pour former cette escorte. Mais au jour fixé pour le départ, les envoyés chinois avaient disparu. Leur but n’avait été que de gagner du temps ; ils espéraient que l’armée battue sur le Peï-ho pourrait se rallier et détruire les barbares. Lord Elgin et le baron Gros indignés de cette mauvaise foi donnèrent immédiatement l’ordre de continuer la marche sur la capitale. Lorsque les troupes arrivèrent près de Yang-tsoun, le 12 septembre, deux nouveaux plénipotentiaires se présentèrent. C’étaient le prince Tsaï-i, neveu de l’empereur, et Mon, président du tribunal de la guerre. Après quelques pourparlers, les conditions du traité furent de nouveau arrêtées, et l’on convint qu’il serait signé à Péking.

Le secrétaire de l’ambassade française, accompagné de plusieurs officiers français et anglais, se rendit, le 17 septembre, dans la ville de Tong-tchéou pour s’entendre avec les autorités chinoises, sur toutes les dispositions nécessaires aux besoins de l’armée, qui devait y arriver le lendemain, et sur l’emplacement que devait occuper le camp des alliés, pendant le séjour des ambassadeurs à Péking. Sa mission terminée, il revint, le 18, à la pointe du jour, laissant à Tong-tchéou ses compagnons, chargés de tout organiser. Immédiatement après son départ, ceux-ci furent cernés et faits prisonniers. Quelques heures plus tard, au moment où les troupes arrivaient à Tchang-kia-wang, sur la limite indiquée pour leur bivouac, elles se trouvèrent en présence d’une force tartare de quinze à vingt mille hommes, qui démasquant soudainement soixante-dix pièces de canon, ouvrirent le feu contre elles. Malgré la surprise d’une attaque aussi inattendue et aussi odieuse, il ne fallut qu’une heure aux alliés pour enlever, avec des pertes très-minimes, tout ce qui était devant eux, et mettre dans la plus complète déroute l’ennemi, qui laissa quinze cents des siens sur le champ de bataille. Aucune explication n’ayant été envoyée par les commissaires chinois