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LA TRAHISON PUNIE,


Scène II.

LÉONOR, ISABELLE, JACINTE.
JACINTE.

OUi.

LÉONOR.

OuiSçait-il que je veux lui parler ?

JACINTE.

Sçait-il que je veux lui parler ? Oui vraiment.

LÉONOR.

Viendra-t-il ?

JACINTE.

Viendra-t-il ? S’il viendra ? n’en doutez nullement.
À de tels rendez-vous manque-t’il d’ordinaire ?

LÉONOR.

Mais quand il entrera, prens garde que mon pere.

JACINTE.

Ne vous embarraſſez en aucune façon,
D. Garcie eſt aimé de toute la maiſon.
De diſcours obligeans, d’honnêtetez peu chiche,
Généreux, libéral, quoiqu’il ne ſoit pas riche…
Céans en ſa faveur tout ſemble être ſéduit,
Et pour lui nos verroux s’ouvrent ſans faire bruit.

LÉONOR.

Oüi, tout nous aplaudit, nous ſert, ou nous excuſe.
Mon pere ſeul, helas ! à nos vœux ſe refuſe.

JACINTE.

Ce ſont ſes droits à lui que de s’y refuſer.