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LA TRAHISON PUNIE,

FABRICE.

Enfin.Le traître !

D. JUAN.

Enfin. Le traître ! Ami, que ne vous dois-je point ?

D. ANDRÉ.

Fabrice nous peut même être utile en ce point.
Avant vôtre départ, vous inſtruirez je penſe,
D. Félix des raiſons d’une ſi prompte abſence.

D. JUAN.

À de pareils devoirs je ne ſçai point manquer.

D. ANDRÉ.

Hé bien, en le quittant il lui faut expliquer,
Que laiſſant ce valet avec vôtre équipage…
Lui même là-deſſus vous préviendra, je gage,
Et Fabrice introduit ainſi dans la maiſon…

FABRICE.

Me voilà bien.

D. ANDRÉ.

Me voilà bien.De tout il nous rendra raiſon.
Et moi j’obſerverai Leonor, D Garcie,
De ſi près, avec tant de ſoins, que je parie
S’ils ont pris l’un pour l’autre un mutuel amour,
D’en ſçavoir le détail avant vôtre retour.

D. JUAN.

Ah ! ce n’eſt point aſſez que cette connoiſſance,
Et quand vous ſerez ſûr de quelqu’intelligence,
Puiſque vous voulez bien prendre un pareil emploi,
Il faut être jaloux, furieux comme moi,
Pour perdre mon rival mettre tout en uſage.

FABRICE.

Il feroit pis encor, s’il le pouvoit, je gage,

D. ANDRÉ.

Pour ſervir un ami…

D. JUAN.

Pour ſervir un ami…Je compte-là deſſus.

D. ANDRÉ.

Vous-même, D. Juan, vous n’en feriez pas plus