lune, et expliquer ainsi les absences de cet astre. Ses erreurs sont moins congrues que celles des anciens ; et chez lui la vérité se trouve sacrifiée sans aucun profit pour la vraisemblance. (Voyez la note 3 du chant IV.)
[4] Ce fleuve coule entre Sienne et Florence. Quatre mille Guelfes furent massacrés sur ses bords en 1260 : ce fut la bataille de Monte-Aperto. Après la victoire, les Gibelins résolurent de renverser Florence de fond en comble ; mais Farinat, qui avait plus que personne contribué à la victoire, leur fit changer cette cruelle résolution, et, comme un autre Scipion, il tira son épée et menaça ceux qui soutenaient cet avis sanguinaire. On chassa seulement tous les Guelfes de Florence ; mais ils revinrent ensuite, et les Gibelins n’y sont plus rentrés. Florence, devenue entièrement Guelfe, eut le malheur de se partager en deux factions, la noire et la blanche. La première chassa l’autre, et Dante exilé avec tous les blancs, comme nous l’avons dit, devint, vécut et mourut Gibelin. C’est ce malheur que lui prédit Farinat.
[5] Le poëte fait allusion aux édits et aux anathêmes que Florence lançait tous les jours contre le parti Gibelin et la maison des Uberti ; car dans ce moment les Guelfes avaient le dessus, et se rappelaient tous les maux que leur avait faits la faction Gibeline.
[6] Ceci est fort ingénieux, et prouve que, dans le siècle de l’auteur, on s’occupait beaucoup de l’état des damnés. Après le jugement dernier, le présent, le passé et l’avenir tomberont dans la mer sans bornes de l’éternité.
[7] Le fameux Frédéric II, fils de Henri VI, tant persécuté par les papes. Grégoire IX l’accusa publiquement d’être l’auteur du livre des trois Imposteurs, attribué par d’autres à son chancelier Pierre des Vignes. Le pontife lui reprochait surtout de donner la préférence à Moïse et à Mahomet sur Jésus-Christ. Il se peut que ce grand empereur ait étendu sa haine