Page:Dante - L’Enfer, t. 1, trad. Rivarol, 1867.djvu/171

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NOTES SUR LE QUINZIÈME CHANT


[1] Brunetto Latini, orateur, poëte et philosophe, avait fondé à Florence une célèbre école, d’où sortirent quelques bons écrivains, et entre autres Dante. Latini fut secrétaire de la république, et eut beaucoup de part au gouvernement : mais les troubles de sa patrie le forcèrent de s’en exiler, et il vint à Paris, où il composa quelques ouvrages. Ses mœurs lui ont valu sans doute la place qu’il occupe ici. On ne peut qu’applaudir au poëte austère qui punit ainsi le vice, malgré son amitié pour le coupable. Voltaire, qui avait plus d’élégance dans ses mœurs, n’a pas laissé (pour le même crime) de vouer aux dégoûts de la postérité les noms de quelques-uns de ses amis.

[2] On ne peut dessiner les attitudes avec plus de vérité. Le poëte étant élevé sur les bords du ruisseau, il paraît que son précepteur allait à peine à sa ceinture.

[3] Il donne ici l’heure où il s’achemina vers les Enfers, et le temps qu’il y a déjà passé. On la trouve plus clairement encore au chant XX.

[4] Brunetto Latini s’était mêlé d’astrologie, avec tout son siècle.

[5] Florence était une colonie fondée par Sylla. Après qu’Attila l’eut saccagée, Charlemagne la rétablit, et appela les habitants de Fiésole pour la repeupler : c’était un village bâti sur des rochers voisins de Florence. Ces nouveaux colons ne se mêlèrent jamais bien avec les anciennes familles, et ce fut là une des sources de toutes les guerres qui déchirèrent dans la suite cette petite république. Dante prétendait descen-