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L’ENFER.

Serait chose pénible et si pleine d’effroi,
Que la mort paraîtrait moins amère pour moi.
Pour parler d’un grand bien et d’une aide imprévue,
Je dirai quels dangers s’offrirent à ma vue ;
Je ne sais pas comment j’entrai dans ce grand bois,
Car sur moi le sommeil pesait de tout son poids
A l’heure où je sortis de la route divine.
Mais bientôt, quand je fus au pied d’une colline
Où finissait le bois et son obscurité,
Levant mes yeux en haut, je vis de tout côté
Le sommet de ce mont doré par la lumière
Qui nous fait marcher droit dans l’humaine poussière ;
Et ce terrible effroi commençait à passer,
Qui durant cette nuit m’était venu glacer.
Et pareil à celui qui pendant la tempête,
Touchant enfin le bord et relevant sa tête,