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INTRODUCTION.

corps est subordonné à l’esprit dans l’unité humaine, possible seulement par cette subordination.

Le pouvoir temporel, expression du corps dont il résume l’action, appartient radicalement à tout le corps, dont toutes les parties solidairement liées concourent toutes à la fin commune, ne forment toutes ensemble qu’une même unité, de laquelle on ne saurait exclure une seule partie sans qu’elles pussent toutes successivement être exclues au même titre, ce qui serait la destruction du corps même. Ainsi, dans le corps social, le pouvoir radical, ou comme on le nomme encore, la souveraineté est universelle, une et indivisible.

Le pouvoir spirituel, bien que lié au pouvoir temporel qu’il doit diriger, n’admet par sa nature aucune organisation analogue à celle dont le pouvoir temporel résume l’action ; de même que l’esprit, bien que lié au corps, ne peut être conçu sous un mode d’organisation corporelle. Ce qu’il est dans l’homme, il l’est également dans la société : quelque chose au-dessus des sens, la pensée, la raison finie et progressive, sujette à l’erreur, mais pénétrant toujours plus dans le vrai

Dans la société, donc, le pouvoir spirituel, étranger à l’organisation du corps social ou de l’État, en dehors d’elle, supérieur à elle, n’est que l’esprit, la raison libre de toute entrave : d’où, par la communication