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Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 1, Didier, 1863.djvu/198

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INTRODUCTION.

du mal, qu’on ne doit point chercher dans l’influence des astres, bien que d’eux viennent les premiers mouvements, mais dans le libre vouloir de l’homme qu’éclaire une lumière intérieure, sans quoi point ne serait-ce justice de recueillir pour le bien la joie, pour le mal les pleurs. »

« Si donc, ajoute l’ombre, le monde présent dévie, en vous en est la cause, en vous doit-elle être cherchée ; et je vais te la découvrir.

« De la main de Celui qui en elle se complaît avant qu’elle soit, comme un petit enfant qui rit et pleure, et ne sait pourquoi,

« Simplette sort l’âme, qui ne sait rien, sinon que, mue par Celui qui l’a créée pour la joie, volontiers elle se tourne vers ce qui l’amuse.

« D’un léger bien d’abord elle sent la saveur, et, se trompant, elle court après, si un guide ou un frein n’infléchit son amour ;

« D’où il convient qu’il y ait des lois pour imposer un frein, et un roi, qui de la vraie cité discerne au moins la tour[1].

« Il y a des lois, mais qui les prend en mains ? personne ; parce que le Pasteur qui précède ruminer peut, mais n’a pas les ongles fendus[2]. »

  1. Ce qu’il y a de plus capital et de plus éminent dans la société, la justice.
  2. Le « Pasteur qui précède » est le Pape, lequel possède le pouvoir spi-