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L’ENFER.


CHANT VINGT-TROISIÈME


1. Silencieux, seuls, sans compagnie, nous allions l’un devant et l’autre après, comme vont les frères mineurs.

2. La présente rixe me faisait penser à la fable d’Ésope où il parle du rat et de la grenouille [1] :

3. Mo et issa [2] ne sont pas plus pareils, que ne le sont l’un et l’autre, si l’esprit en lie bien le commencement et la fin.

4. Et comme d’une pensée en surgit une autre, ainsi de celle-ci en naquit une qui redoubla ma première peur.

5. Ceux-là, pensai-je, à cause de nous ont été joués, et avec tant de dommage et de moquerie que je crois bien qu’ils s’en ressentent.

6. Si au malin vouloir la colère s’ajoute, ils nous poursuivront, plus cruels que le chien ne l’est au lièvre que ses dents saisissent.