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CHANT VINGT-CINQUIÈME.

40. Tandis que la fumée les revêt d’une couleur nouvelle, recouvrant celui-ci de poil, et dépilant celui-là,

41. L’un se leva, et l’autre tomba, sans détourner les yeux impies au-dessous desquels la face changeait.

42. Celui qui était debout retira le museau vers les tempes, et par le trop de matière qui vint là, des joues élargies saillirent les oreilles.

43. De ce qui ne se porta pas en arrière et resta, de ce surplus un nez se fit à la face, et les lèvres se grossirent autant qu’il convenait.

44. Celui qui gisait à terre chassa le museau en avant, et retira les oreilles dans la tête, comme la limace fait de ses cornes.

45. Et la langue, une auparavant et preste à parler, se fendit ; et dans l’autre la fourche se referma, et cessa de fumer.

46. L’âme, devenue bête, s’enfuit en sifflant par la vallée, et l’autre derrière lui en parlant crache.

47. Puis à celui-là il tourna les épaules nouvelles, et dit à l’autre [13] : « Je veux que Buoso [14] coure à quatre pattes, comme je l’ai fait, par ce sentier. »

48. Ainsi vis-je le septième lest [15] muer et transmuer ; et que la nouveauté m’excuse si ma plume a erré en quelque chose.