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LE PURGATOIRE.

39. Déjà l’aube vainquait l’heure matinale, qui devant elle fuyait ; de sorte que, dans le lointain, je distinguai le frémissement de la mer.

40. Nous allions par la plaine solitaire, comme un homme qui revient cherchant la route perdue, hors de laquelle il lui semble marcher en vain.

41. Quand nous fûmes là où la rosée combat avec le soleil, en un lieu ombragé où peu elle s’évapore,

42. Doucement sur l’herbette mon Maître étendit les deux mains ; sur quoi jugeant de son dessein,

43. Je lui présentai les joues en pleurant, et il remit à découvert la couleur que sur moi l’enfer avait cachée.

44. Après nous vînmes au rivage désert, qui ne vit jamais sur ses eaux naviguer homme qui ensuite retournât.

45. Là, il me ceignit comme il plut à autrui [11]. O merveille ! telle qu’il l’avait cueillie, telle aussitôt

Renaquit l’humble plante, là d’où il l’avait arrachée.