41. Tant désir sur désir il me vint d’être en haut, qu’à chaque pas, ensuite, pour voler je me sentais croître les ailes.
42. Lorsque tout l’escalier, au-dessous de nous, eut été parcouru, et que nous fûmes sur la dernière marche, Virgile sur moi fixa ses yeux,
43. Et dit : — Tu as vu, mon fils, le feu temporel et l’éternel, et tu es parvenu en un lieu où par moi-même plus rien je ne discerne.
44. Par industrie et par art ici je t’ai amené ; prends maintenant ton bon plaisir pour guide : tu es hors des routes escarpées, hors des voies étroites.
45. Vois le Soleil qui reluit devant toi ; vois l’herbe, les fleurs et les arbustes que cette terre produit d’elle-même.
46. Tandis que pleins de joie viennent les beaux yeux dont les larmes me firent venir à toi, tu peux t’asseoir, et ensuite aller à travers ces campagnes.
47. N’attends plus mon dire, ni mon signe : droit et sain est ton libre arbitre, et ce serait une faute que de ne pas agir suivant son jugement ;
Ce pourquoi, souverain de toi-même je te couronne et te mitre.