Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 2, Didier, 1863.djvu/312

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
300
LE PARADIS.

15. « Tu sais ce qu’il fit, porté par les glorieux Romains, contre Brennus, contre Pyrrhus, contre les autres princes et les peuples ligués :

16. « D’où Torquatus [11] et Quintius, qui de sa chevelure négligée tira son surnom [12], et les Décius et les Fabius acquirent la renommée qu’avec joie je contemple.

17. « Il abattit l’orgueil des Arabes [13], qui, à la suite d’Annibal, passèrent les rocs alpestres, d’où tu descends, ô Pò.

18. « Sous lui, tout jeunes, triomphèrent Scipion et Pompée, et à cette colline au-dessus de laquelle tu naquis, il parut amer [14].

19. « Puis, près du temps où le ciel voulut que le monde jouit d’une sérénité pareille à la sienne [15], César, par la volonté de Rome, le prit [16] ;

20. « Et ce qu’il fit du Var au Rhin, le virent l’Isère et l’Éra, et le virent la Seine et toutes les vallées par lesquelles le Rhône se remplit.

21. « Ce qu’il fit après qu’il fut sorti de Ravenne et qu’il eut passé le Rubicon, fut d’un tel vol, que ne le suivrait ni langue ni plume.

22. « Vers l’Espagne [17] il guida l’armée, puis vers Durazzo, et à Pharsale il frappa un tel coup, que le chaud Nil en ressentit la douleur.